Mon père était toujours positif, il disait souvent "il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions". Il était donc généralement très détendu, vous l'avez déjà vu stressé vous ? Moi pas trop en tout cas. À mes yeux c'était la tête froide, l'inébranlable, car au quotidien rien n'est vraiment grave après tout.
Quand on lui demandait comment il allait, il répondait toujours "Ça va", "Tout va bien". Il nous a aussi répondu ça durant ces 5 dernières années. Ces 5 dernières années où il s'est battu contre une tumeur au cerveau, ou son petit pois dans la tête comme il l'appelait.
Vous connaissez la fin, c'est le cancer qui a gagné. Bon, évidemment c'est super triste, mais il aurait sûrement préféré que comme lui on puisse aussi voir le positif :
- Déjà il a tenu 5 ans, c'est long pour ce type de maladie. Il a fait preuve d'une résistance exceptionnelle, et ça jusqu'au bout, les différents médecins n'en revenaient pas.
- Il a pu rester actif durant cette retraite anticipée. Il a voyagé à la Réunion, joué dans un club de pétanque, écouté de la musique Jazz, assisté à des spectacles, à des matchs, et il a pu aller rendre régulièrement visite au reste de sa famille et amis du Nord.
- La dernière chose qu'il ait faite, c'est partir en vacances. La plage, la méditerranée, en fin d'été avec peu de monde. Il y a eu beau temps, il a pu se balader, prendre le soleil, boire des cocktails, aller au resto et même faire un tour en bateau. Ce n'est qu'à la FIN de ses vacances que la maladie s'est accélérée, et si ça devait vraiment arriver, je trouve que le timing était plutôt bon.
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Mon père était discret mais il était présent, il a été présent pour nous à chaque période de nos vies.
Quand on était plus jeune, c'est à se demander s'il était commercial ou s'il était taxi : Il nous emmenait au collège, au lycée, aux cours de musique, aux entraînements de handball la semaine et aux matchs le weekend. On en a passé du temps ensemble sur les routes, à discuter ou à écouter les grosses têtes à la radio.
À cette époque, avec mon frère on jouait beaucoup aux jeux vidéos. Papa s'est intéressé aux jeux auxquels on jouait. Il s'est même mis à jouer lui même. Et c'est comme ça que le monde a vu débarquer Crazy Dad : le Papa Fou dans des parties de Call Of Duty, un jeu de guerre.
Je ne vais pas vous mentir, il n'était pas très bon, face à des collégiens qui passent tout leur temps libre dessus, mais ça il s'en foutait, et c'était drôle à voir.
Avec Rémi on jouait souvent tard le week-end, et quand on ne se levait pas le lendemain matin, Papa débarquait d'un seul coup dans la chambre, et sautait sur notre lit en criant "C'est l'heure de se lever !" On finissait écrabouillés sous la couette et pris au piège de ses chatouilles. Sa manière à lui de nous réveiller avec amour.
Et plus récemment, il m'a donné un coup de main pour faire du bricolage. C'était cet été, il y a juste quelques mois. Malgré sa fatigue qu'il s'efforçait de ne pas laisser paraître pour ne pas nous inquiéter, il a démonté des planches de bois, il les a portées, il m'a aidé à les découper à la scie circulaire, à les ranger dans la camionnette et a emmener les chutes de bois à la déchetterie.
Pourtant jusqu'à présent on n'avait jamais vraiment fait de bricolage tous les deux, donc je suis vraiment très content d'avoir pu faire ça avec lui.
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Mon père avait une excellente culture générale.
J'avais l'impression qu'il pouvait répondre à chacune de mes questions. J'avais l'impression qu'il connaissait tout. Comme par exemple les différents personnages politiques, les chanteuses, les sportifs, et les acteurs. On s'est toujours dit qu'on aurait dû l'inscrire à un jeu télé pour qu'il nous ramene le pactole.
Il nous a fait découvrir des films et des réalisateurs, comme Tarantino, ou Clint Eastwood, par exemple.
Et puis il avait cette façon si caractéristique, et un peu bizarre il faut l'admettre, de se frotter les mains quand il regardait un film à suspens et qu'il était pris dans l'intrigue.
Je me souviens du Film Gran Torino de Clint Eastwood, c'est un film parmi tant d'autres mais je me souviens particulièrement bien de l'avoir vu avec lui, un dimanche après midi, en hiver à la maison. C'est la bande originale de ce film que vous avez entendue en entrant dans la salle de cérémonie.
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Une dernière chose, je souhaite m'adresser à toi Papa : même si ça fait un peu culcul comme tu dirais, de la part de Rémi et moi, merci d'avoir été cet exemple pour nous, de nous avoir transmis tout cet amour discret, d'avoir toujours été là quand nous en avions besoin. Sache que tu nous manqueras terriblement, et que nous ne t'oublierons jamais.
Planté en France dans le respect de l’écosystème local
il y a 1 semaine